Jules Verne

Mistress Branican

C’est qu’il était aimé de tous, le capitaine John Branican ! N’était-ce pas celui de ses enfants dont la ville était le plus fière ? Oui ! tous seraient là, à son retour, lorsqu’il apparaîtrait au large de la baie.

Le Franklin, qui se trouvait déjà en face du goulet, dut lofer afin d’éviter un long courrier, qui donnait en ce moment dans les passes. Les deux navires se saluèrent de leurs pavillons aux couleurs des États-Unis d’Amérique.

Sur le quai, Mrs. Branican, immobile, regardait le Franklin s’effacer peu à peu sous une fraîche brise de nord-est. Elle voulait le suivre du regard, tant que sa mâture serait visible au-dessus de la pointe Island.

Mais le Franklin ne tarda pas à contourner les îles Coronado, situées en dehors de la baie. Un instant, il montra à travers une échancrure de la falaise le guidon qui flottait en tête du grand mât… Puis il disparut.

« Adieu, mon John… adieu !… » murmura Dolly.

Pourquoi un inexplicable pressentiment l’empêcha-t-il d’ajouter : « Au revoir ! »

Odéon Livre brings French-language literature to an American audience. While many of our featured works have been translated into English, we focus exclusively on texts’ native versions. Plots and characters can indeed be translated, but even the most faithful interpretation will lack the power and beauty of French.

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