Jules Verne

Le Comte de Chanteleine

Les Blancs commencèrent alors à rompre, il leur fallut rentrer dans Savenay ou ils furent poursuivis à outrance En vain firent-ils des prodiges de valeur, ils durent céder au nombre. Piron, Lyrot furent tués, les armes à la main. Fleuriot, après avoir vainement essayé de rallier ses bandes éparses, dut percer l’armée républicaine pour se précipiter avec une poignée d’hommes dans les forêts voisines.

Pendant ce temps Marigny et Chanteleine luttaient avec désespoir ; mais les rangs des paysans s’éclaircissaient, la mort et la fuite creusaient des vides.

– Tout est perdu ! dit Marigny au comte de Chanteleine, qui combattait en héros à ses côtés.

Le comte était un homme âgé de quarante-cinq ans à peu près, d’une belle stature, la figure noble, hardie, mais triste sous la poudre et le sang, superbe à voir, malgré ses vêtements souillés ; il tenait d’une main un pistolet déchargé, de l’autre son sabre sanglant et faussé ; il venait de rejoindre Marigny, après avoir fait une trouée dans les rangs républicains.

– Il n’y a plus à nous défendre, dit Marigny.

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