Jules Verne

Le Sphinx des glaces

Je dormis mal. À plusieurs reprises, je « rêvai que je rêvais ». Or – c’est une observation d’Edgar Poe – quand on soupçonne que l’on rêve, on se réveille presque aussitôt.

Je me réveillai donc, et toujours très monté contre ce capitaine Len Guy. L’idée de m’embarquer sur l’Halbrane, à son départ des Kerguelen, était enracinée dans ma tête. Maître Atkins n’avait cessé de me vanter ce navire, invariablement le premier de l’année à rallier Christmas-Harbour. Comptant les jours, comptant les heures, que de fois je m’étais vu à bord de cette goélette, au large de l’archipel, cap à l’ouest, en direction sur la côte américaine ! Mon aubergiste ne mettait pas en doute la complaisance du capitaine Len Guy, qui serait d’accord avec son intérêt. On ne voit guère un navire de commerce refuser un passager, lorsque cela ne doit pas le contraindre à modifier son itinéraire, et s’il peut retirer un bon prix du passage. Qui aurait cru cela ?…

Odéon Livre brings French-language literature to an American audience. While many of our featured works have been translated into English, we focus exclusively on texts’ native versions. Plots and characters can indeed be translated, but even the most faithful interpretation will lack the power and beauty of French.

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