Jules Verne

Le Chancellor

Il n’existe aucun service direct de navire à vapeur entre la Caroline du Sud et le Royaume-Uni. Pour prendre une ligne transocéanienne, il faut, soit remonter au nord des États-Unis, à New York, soit redescendre au sud, à La Nouvelle-Orléans. Entre New York et l’ancien continent fonctionnent plusieurs lignes, anglaise, française, hambourgeoise, et un Scotia, un Pereire, un Holsatia m’auraient conduit rapidement à destination. Entre La Nouvelle-Orléans et l’Europe, les bateaux de National Steam navigation Co., qui rejoignent la ligne française transatlantique de Colon et d’Aspinwall, font de rapides traversées. Mais, en parcourant les quais de Charleston, je vis le Chancellor. Le Chancellor me plut, et je ne sais quel instinct me poussa à bord de ce navire, dont les aménagements étaient confortables. D’ailleurs, la navigation à la voile, quand elle est favorisée par le vent et la mer – presque aussi rapide que la navigation à vapeur – est préférable à tous égards. Au commencement de l’automne, sous ces latitudes déjà basses, la saison est encore belle. Je me décidai donc à prendre passage sur le Chancellor.

 

Odéon Livre brings French-language literature to an American audience. While many of our featured works have been translated into English, we focus exclusively on texts’ native versions. Plots and characters can indeed be translated, but even the most faithful interpretation will lack the power and beauty of French.

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